MMXVIII

Putain, enfin.
Trois semaines que je fait le rat au milieu des rues, longeant les murs en faisant attention a chaque pas, chaque souffle, chaque bruit. Trois semaines a entendre craquer les os des rongeurs a chaque pas mal assuré. Putain j'suis lessivé, il était temps.
Bon, me reste cette foutue place a traverser mais depuis que ce bordel avait commencé j'avais fait que cavaler alors c'est pas 300m qui vont m'aretter pensais-je...
Après avoir bien analysé la configuration des lieux, c'est dans une course folle que je me lance, bien decidé a atteindre l'entrée de cette barre, la seule encore debout dans les environs.

Je suis encore conscient quant la première balle me touche a l'estomac. C'est a ce moment là que j'entend souffler leurs masques dérrière moi. Quant la deuxième me fauche le fémur droit, je n'entend plus rien. Le ciel est gris aujourd'hui. Comme hier. Je vais crever ici.
"Enfoiré, ouvre les yeux je t'ai dit."
Cette première grande claque dans la gueule me fait rougir l'oreille. Il m'en reste au moins une. J'esquisse un soulèvement de paupières, le temps d'apercevoir une sale gueule noirci par la poussière et la crasse, histoire que cet alguez me laisse canner tranquille.
Bon, vu la douleur qui me déchire chaque partie de ce qui reste de ma carcasse j'suis encore entier, c'est déja ça. J'ai l'impression d'être balloté...
Incomprehensible mais j'suis vivant. Je fatigue.
"Putain d'enfoiré de négro, crois moi qu'tu va pas crever tout de suite."
La deuxième me fait goûter a mon sang, et j'ouvre les yeux. Une foutue lumière blanche me déchire la rétine et je comprend que c'est pas l'heure. La douleur me foudroie tout l'abdomen quand je me penche pour voir ma jambe, constatant qu'elle n'est pas encore tout a fait foutue.
Je fatigue.

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